En ce vendredi de début novembre, je vaque à mes occupations familiales quand le téléphone retentit…
Un certain Maxime Flageollet m’annonce qu’on doit descendre  sur le Léman dimanche/lundi pour 2 jours de traque avec la Team réunit au complet! Les brocs bougent sur la flaque et Arnaud sent « que ça se va bientôt tourner », il faut débouler ce WE car notre séjour prévu quelques semaines plus tard risque de ne pas être aussi fructueux. Je raccroche et doit donner une réponse rapide, une discussion avec madame, un autre coup de fil au travail pour me libérer le lundi et en avant ! Je rappelle Max’ dans l’heure qui suit pour confirmer ma venue mais malheureusement c’est beaucoup trop tendu de son côté, les obligations professionnelles vont le contraindre à louper ce premier évènement. Sentiment mitigé entre excitation pour le we et déception de ne pas avoir mon pote avec nous mais la vie est ainsi faite, je prépare le matériel et la bouffe , nous dormirons dans les voitures et les bons souvenirs des sessions carpes préparées à l’arrache me reviennent en tête !

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Dimanche 02h00, je pars directement de mon Alsace natale et ferai les 04h30 de voiture qui me séparent du plus beaux des lacs d’une seul traite, Arnaud et Jérôme ont dormis au bord de l’eau et ils se réveillent juste quand j’arrive à 06h45! Première rencontre avec le Sorcier, on prend le petit déjeuner et on traîne pas, go fishing !! Nono nous explique que la pêche fût délicate les derniers jours mais qu’il y avait du lourd à prendre, les brocs ont des pics d’activité assez court et faudra coffrer le peu de touches qu’on prendra. Il opte pour un secteur où les bancs de perches sont pharaoniques et grâce à la précision ONIX , on voit clairement des brocs en meute au dessus des bancs de fourrage mais après 2h de traque, pas moyen de déclencher quoi que ce soit. Plutôt étrange, j’alterne Lotzillas, Giant Ripple et décide finalement un passage très haut dans la colonne d’eau  avec un Esox Toy sur une nouvelle dérive , l’impact fulgurant obtiendra la même réponse en retour c’est pendu !! Un broc faisant approximativement 90cm viendra nous saluer et on reprend la pêche avec application. Le reste de la journée sera très compliquée avec deux autres touches mais pas de poissons.

On fait le point le soir et Arnaud semble quasi certain que le scénario qu’il pensait arriver quelques jours/semaines plus tard, arrive finalement maintenant. Malgré les échos de brocs repérés au dessus du fourrage, il n’y avait pas de « vrais gros » et donc il faut surement changer d’approche pour le deuxième jour. Soit les géants plongent doucement dans les profondeurs, soit ils sont sur d’autres proies . Le lendemain, un grand soleil est annoncé et cette fois ci nous chercherons non pas du fourrage mais carrément des bancs de cyprinidés sur le Léman, après quelques kilomètres de navigation, on ralentit et on scrute les écrans . A peine 10 minutes plus tard, des « taches noires » apparaissent à l’écran, ce sont des ombres de poissons, des tanches et des brèmes sont éparpillées sur cette large zone et je crois rêver quand une véritable grume se dessine sur l’écho sondeur !!!! Arnaud tout sourire déclenche la précision ONIX et il mesure ce poisson, 120+ !!! Irréel et le meilleur est à venir, sur cette vaste étendu bien connu d’Arnaud, les bûches sont placées ici et là prêtent à bondir . Nous enregistrons 7 touches sur cette journée avec 4 poissons au bateau et quelques regrets sur les attaques manquées, Jérôme se fera lacéré salement un gros shad mais l’attaque fût bien trop rapide pour un ferrage en règle, on fera néanmoins tous du poisson et quand Arnaud annonce « c’est coffré et c’est correct », on comprend assez vite qu’un client vient de gober le lotzilla de notre hôte…

Je précise d’ailleurs que ce WE fût l’occasion de tester les cannes Hearty Rise Meter Over et que ce fût un véritable régal , on est bien loin de mes « manches à balai » type Mojo Musky que j’utilise pour pêcher avec les Esox toy 30cm . L’action des HR est bien plus reposante car c’est la canne qui « tracte le tube » de par sa puissance lors de l’animation  alors que les Mojo sont bien plus raide et c’est le bras qui fait le boulot.Watch Full Movie Online Streaming Online and Download

Le combat ne s’éternise pas et je filme la scène, Jérôme assurera la mise à l’épuisette et ce 110+ estimé est vraiment massif . Décrochage rapide et on le mesure sur le Maillapoutre , 111cm !!!
C’est alors qu’Arnaud va faire un truc que je n’ai encore jamais vu , il va masser le brochet en partant de son ventre vers la gueule en comprimant tout doucement et un « gros rot » va sortir de la gueule béante de Sir Esox  , il nous explique qu’il sent même le cœur du Géant battre sous ses doigts, le grand brochet évacue le trop plein d’air de sa vessie. L’équilibre retrouvé dans son corps le brochet peu de nouveau retrouver sa faculté à nager mais surtout à gérer sa profondeur et sa flottabilité. Il semble nous sourire, son oeil brillant restera figé pour l’éternité dans ma mémoire, ces quelques secondes magiques de communion entre un homme et un animal, la volonté de ne pas tuer, de sauvegarder l’espèce sont des choses uniques qu’on vit intensément.

Retour sur terre, on ne croit pas si bien dire puisqu’en le réhydratant et le faisant récupérer un peu de ses efforts avant la séance photo au ras du bateau, le Géant donnera un coup de tête rageur et se fera la malle !Rires aux éclats  le Géant s’est barré mais l’essentiel est ailleurs. De retour à la maison, j’arriverai à sortir tout de même un cliché du poisson en faisant des screens shoot directement sur la vidéo.

111cm
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Même si le we fût riche en émotions et réussit sur le plan halieutique, l’adrénaline redescend doucement et je ne peux m’empêcher de penser à Maxime qui ne fût pas à bord pour ce WE. La première de la Team Trophy pike Solutions sans être au complet gardera un goût d’inachevé. La pêche ce n’est pas que des poissons mais des valeurs que nous partageons tous les quatre et je sais que Arnaud et Jérôme pensent à lui également.

Je dédicace ce récit à compagnon de galères lémaniques 2015, Maxime Flageollet.

En ce we de novembre, vers le léman nous sommes allés,
Au deuxième jour du périple, un Géant nous avons capturé,
Malgré les rires et l’émotion, nous avons su raison gardé,
Car par obligation, tu n’étais pas à nos côtés,
Un manque, un vide … « Tout fut presque parfait… »

Michel Ernwein