Pour mon premier papier dans le blog j’ai choisi de vous faire un retour d’expérience sur les poissons qu’il m’est arrivé de décrocher. Un sujet encore assez peu évoqué car ce n’est pas trop courant de communiquer sur ses déconvenues, ses échecs ou encore sur ses erreurs.
Tout pêcheur a pourtant déjà connu ce moment, voir s’envoler son rêve si prêt du but, parfois à quelques centimètres de l’épuisette, parfois sans jamais l’apercevoir. Ce mou brutal dans la canne qui vous fige instantanément !
Nous sommes fin octobre, la saison 2015 touche à sa fin avec une fermeture des lacs vosgiens le 1er novembre. On met à l’eau avec Michel dans une ambiance bien fraîche, pas plus de 4°C tout au long de la journée. Les leurres s’enchaînent sans le moindre résultat, la visibilité est faible, le plafond est très bas, nous sommes totalement dans les nuages ! L’après midi s’éclaircit à peine et nous finissons par enregistrer des touches au shad GT 22cm. Rien d’exceptionnel sauf que je loupe les 4 touches et fini par décrocher un poisson moyen devant l’épuisette. Bordel j’étais ultra concentré et je rage un peu car depuis le début de saison je ne suis pas en réussite. J’ai un petit créneau le lendemain après midi et je n’ai qu’une seule envie c’est d’y retourner. Même conditions, même pattern, 3 éme lancé sur zone et je me fais arracher la canne des mains ! Cette fois c’est la bonne j’en suis sûr. Le poisson ne réagit pas au ferrage et colle le fond en venant vers moi légèrement de biais. Je ne sens que son poids, trente secondes se sont écoulées et toujours aucun coup de tête. Il n’est plus très loin, je commence à le décoller tout doucement lorsqu’il accélère brutalement et éjecte le leurre en deux coups de tête. Dans un ultime espoir je lance un Esox Toy 30cm, une anime, 2 animes et c’est la touche ! Comme pour se moquer un peu plus de moi un poisson d’à peine 60cm s’est pendu à mon Toy ! Cette fois s’en est trop, les larmes viennent me chatouiller les yeux, et ce n’est pas le froid…
Les décrochés font partie intégrante de la pêche, on ne peut résolument pas en vouloir au poisson de tout tenter pour se libérer. Comment avez vous réagit lorsqu’un triple est venu se loger dans votre pouce accidentellement ?! C’est cette part d’incertitude, de magie qui en rendant la prise incertaine donne aussi son charme à ce sport. Mais est-ce vraiment un mal que de vouloir tout contrôler ?
Quand l’histoire se répète on à parfois du mal à réagir lucidement. Comme lorsqu’on enchaîne les bad beat au poker ou que l’on est poursuivit par les emmerdes. On a l’impression d’être dans une spirale infernale. Mais coûte que coûte je m’accroche aux probabilités et évite de partir en tilt ! Ayant l’esprit cartésien et n’étant pas très superstitieux j’ai l’intime conviction que les choses finissent par rentrer dans l’ordre sur le long terme si l’on continue d’agir de façon raisonnée. Je suis très perfectionniste sur mes montages de leurre, j’utilise exclusivement des hameçons Owner st36 de taille adaptée que je remplace régulièrement et mes émerillons baril tournent comme des horloges. Je fais toujours en sorte qu’il n’y ai jamais de place au doute de ce coté là et je ne saurais trop vous conseiller d’agir de la sorte. Perdre un poisson sur une faute technique n’est pas pardonnable !
les brochets loupent souvent leur cible, c’est un fait assez peu évoqué or une bonne partie des décrochés et des touches ratées sont davantage dues à leurs maladresses éternelles plus qu’à la réelle faute du pêcheur. Des vidéos subaquatiques qui tournent sur youtube peuvent facilement argumenter ce propos. Les brocs ont sérieusement besoin de lunette ! On va leur mettre des lentilles d’eau mais on va aussi chercher ailleurs !
Quand les poissons sont en chasse et que l’on trouve les leurres efficaces, ils finissent souvent bien coffrés… Comme sur ce Shad GT 22cm ou la coupe était en définitive plus probable qu’un décroché.
Un Giant ripple 20cm totalement au goût de ce brochet !
Il est vrai qu’un grand bas de ligne discrétion en fluorocarbone permet d’ajouter de la souplesse à un corps de ligne en tresse, deux ans que je n’en utilise plus pour 3 raisons. La perte de distance au lancé, la fragilité engendrée par la création d’un nœud supplémentaire et enfin le manque de différence en terme de touche en quantité comme en qualité. J’avais donc décidé de l’abandonner et l’excellente saison 2014 m’avait peut être mit sur une fausse route.
J’ai pêché davantage sur un blank Saint Croix cette année, un Revo Toro Nacl monté sur une Legend Tournament Musky. Hors c’est en grande partie sur cet ensemble que j’ai connu le plus grand nombre de décrochés. C’est vraiment un ensemble un peu “raide” qui ne pardonne aucune erreur. Un défaut assez courant quand on recherche des cannes capables de balancer de gros leurres très loin. La résonance de cette Saint Croix est irréprochable mais son action n’est pas adaptée au combat de grands spécimens à longue distance et par plusieurs mètres de fond. Les cannes Saint Croix sont montées sur le nerf et donc bien trop rigides contrairement aux cannes Saint Croix Trophy Pike Solutions que j’ai eu l’occasion de tester qui elles sont plus souples car montées à l’envers du nerf pour plus de progression dans l’action. C’est l’action progressive ou semi parabolique qui permet d’effacer les erreurs du pêcheur et du poisson lors du combat. Ce dont j’ai cruellement manqué…
Fort de ce constat je suis tout de même parvenu à clôturer la saison sur une note positive.
J’ai voulu partager avec vous mon expérience car il est important de mettre toutes les chances de son coté quand on cherche à capturer un géant, ce dernier en règle générale ne vous fera pas de cadeau. Posséder un matériel adapté constitue un sérieux atout dans cette quête. Tout comme vous j’ai vraiment hâte de tester cette année la gamme des Meter Over même si je dois manquer la fin de cette trop longue série de décrochés !
A très bientôt,
Maxime FLAGEOLLET Alias Coco Pélagico